弘前,和洋の狭間 (Hirosaki, entre le Japon et l’occident)

Hirosaki panel

Les châteaux sont plutôt rares dans le Tohoku (quand ils ne sont pas carrément manquants comme on l’a vu à Morioka). Il n’y a donc pas grand choix et je me dirige donc vers Hirosaki pour avoir ma dose de belle architecture médiévale.

Hirohiro

A l’inverse de ses consœurs de la région, Hirosaki affiche des bâtiments neufs et étincelants comme le centre commercial Hiroro. On sent les revenus sonnants et trébuchants. J’imagine que les recettes touristiques rentrent mieux quand le château local est toujours en une seule pièce…

Animate_New1

Hiroro renferme le Animate de Hirosaki. Les Animates affichent généralement de grandes pancartes pour signaler leur présence et on les répère en général de loin. Ce n’est pourtant pas le cas de cette succursale invisible de l’extérieur, que j’ai donc déniché avec l’aide de ma merveilleuse SIM data louée pour ce séjour. Rien de particulier à cet instant T : le magasin est plutôt petit malgré des produits intéressants.

Flying Witch

En sortant de la gare, on remarque cette imposante affiche qui vole presque la vedette à l’illustre château. Pourquoi une telle attention? Ce manga intitulé Flying Witch se passe en fait à Hirosaki et c’est l’occasion pour cette ville moyenne de briller au niveau national. Ce genre d’affiche sera d’ailleurs visible dans toute la ville, symbole de l’attachement des japonais à leur bande dessinée, même en dehors des quartiers branchés.

NRA

Sur le chemin, j’aperçois une chose très rare a Japon : un club de tir! L’airsoft est relativement présent à Akihabara, mais c’est la première fois que je vois un endroit qui s’occupe de balles réelles. Il doit y avoir quelques yankees à Hirosaki.

Hirosakijo

Après un bon quart d’heure de marche, j’arrive enfin en vue du parc du château. Ce dernier fait un bon demi-kilomètre de longueur et est entouré de douves qui rendent le contournement obligatoire.

Hirosakijo

Quelques centaines de mètres plus tard donc, me voilà enfin au pied du donjon principal. Il se révélera plutôt petit, mais surtout… vide! Il n’a pour seule attraction les sempiternels escaliers raides au point qu’on frôle en permanence l’accident touristique.

bunka center

La construction du château du château est décidée en 1603 par Tsugaru Tamenobu (ici devant le centre culturel), seigneur de Hirosaki reconnu par par Tokugawa Ieyasu. Il sera complété en 1611 par son successeur Nobuhira. Manque de chance, le donjon principal est frappé par la foudre en 1627 et brûle entièrement. Ce n’est qu’en 1810 que Tsugaru Yasuchika obtient l’autorisation du shogunat de reconstruire l’édifice, mais en plus petit (3 étages contre 5 dans la première version). Le château est ouvert au public en 1895 et est classé monument historique en 1952.

memorial bank

Mais Hirosaki d’autres legs culturels fascinants datant de fin 19e – début 20e, illustrant à merveille la course à l’occidentalisation qui suivit la révolution Meiji. Cette Memorial Bank n’est autre que l’ancienne Banque du Japon, comme elle fut lancée dans le lot de réformes du gouvernement Meiji.

toshokan a

Encore plus impressionnant, l’ancienne bibliothèque est comme neuve. On dirait qu’elle a été terminée la veille! Cet édifice qui respire le raffinement de la Belle Epoque et la volonté féroce du Japon de surclasser l’occident a été construit en 1906 pour célébrer la victoire japonaise sur les russes. Elle fut utilisée pendant une trentaine d’années avant d’être déplacée, puis reconstruite à l’identique en 1987.

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L’intérieur est également parfaitement reconstitué : on se croirait revenu au début du 20e siècle! Le bureau de la direction, avec accrochés les portraits des dirigeants historiques, donne vraiment un parfum d’authenticité saisissant, au même titre que les livres affichant des caractères de l’ancienne dynastie chinoise Qin.

jinja

Je passe à Saishôin jinja, sanctuaire shintô relativement étendu et surtout extrêmement relaxant par sa grande pagode (oui, les pagodes me relaxent).

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Je ne peux m’éterniser longtemps, car le doute me gagne. Remontons en arrière examinons le T-shirt Kan Colle en haut à gauche de l’image. Le matin, je me dis tout bêtement que je le prendrais éventuellement à Cospa le samedi. Seulement voilà, je n’ai aucun souvenir d’avoir vu les versions endommagées des ship girls à Cospa. Après vérification grâce à la magique SIM data, le terrible constat s’impose : ce n’est pas un produit Cospa! C’est peut-être le dernier de la ville, le dernier du pays, le dernier de tout l’univers! S’enclenche alors une course contre la montre pour arriver avant l’heure de fermeture d’Animate, que je ne connais pas.

hirosaki

Problème, il est 16h30 et je suis quelque part dans les faubourgs de Hirosaki avec un maigre plan et des panneaux d’information en kanjis où le nord n’est jamais en haut. J’ai évidemment la SIM data en joker, mais ce n’est pas drôle : on va le faire comme au bon vieux temps. En chemin, je ferai même la photo ultime, et c’est finalement en reconnaissant les bâtiments avoisinants que j’arrive bien avant 18h à Hiroro.

Et donc…

Kongo

Bilan, une excellente journée, probablement la plus sympa de tout le séjour. Hirosaki est une ville très riche où l’on peux sûrement passer pas mal de temps. J’avais établi ma base à Aomori pour rallier Hirosaki : j’aurais dû carrément faire l’inverse!

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